Les jeux de combats N64

Fan de baston !? Viens te fritter à ces jeux de combat disponibles sur Nintendo 64. Sur le ring : Killer Instinct Gold, Rakuga Kids, etc…

Les jeux de combats sont un style de jeu peu répandu sur la console 64 bits de Nintendo. Cela ne veut pas dire qu’elle est dénuée de ce genre. On peut y trouver des titres issus de l’arcade comme War Gods, Killer Instinct 2 (renommé en Killer Instinct Gold) ou Mortal Kombat 4. De plus, il existe des œuvres originales sur la machine. On nommera : Super Smash Bros., Rakuga Kids ainsi que Dual Heroes. La N64 est connue pour ses jeux en trois dimensions et beaucoup de développeurs ont essayés d’exploiter les capacités de la console.

Le passage en 3D

L’intégration de la 3D dans ce genre de jeu était une mission que les développeurs s’était imposée dans l’objectif de faire évoluer les jeux de baston. Parfois, ces derniers avaient un fonctionnement 2D mais l’environnement était modélisé en volume. C’est-à-dire que les combattants restent sur une ligne malgré la profondeur des arènes. Rakuga Kids est un excellent exemple. Le jeu se déroule sur 3 plans dont le deuxième est le plus important car c’est avec celui-là que les joueurs interagiront le plus. Il comporte les personnages ainsi que ce fameux trait invisible qui permet aux adversaires de se déplacer de gauche à droite. Le premier plan et le troisième composent les décors des champs de bataille. Dans ce cas là, la 3D permet d’embellir la qualité graphique du soft. Cette technique est souvent appelée 2,5D par la communauté.

Rakuga Kids / Nintendo 64 - Illustration des différents plans

A l’inverse, d’autres équipes de développement ont désiré innover en créant des niveaux ou les personnages pourrait s’y déplacer librement. D’un côté, nous avons Fighter’s Destiny avec ses petites arènes cubiques et de l’autre, MACE : the Dark Age incluant des immenses stages parsemés de pièges.

Les nouvelles mécaniques de jeu

Grâce aux capacités de la machine, les développeurs ont pu créer de nouvelles mécaniques de jeu. Dans les jeux en 3D, la profondeur a implémenté un système d’esquives plus complexe qu’auparavant. Edité en 1996, Real Bout Fatal Fury, jeu de combat en 2D, proposait un système de déplacement peu commun sur 3 lignes. Il était possible de faire glisser son personnage sur l’arrière et l’avant-plan. Le sprite devenant plus petit ou plus grand selon son emplacement à l’écran. Il était également possible de se faire éjecter en dehors des limites du terrain. Tout ce que SNK a introduit évoluera avec l’arrivée des jeux 3D.

Revenons à nos softs en 3D, l’axe tridimensionnel permet aux combattants de se déplacer avec plus de liberté. De nouvelles stratégies peuvent être employées par les joueurs et de nouveaux coups ont été rajoutés par les développeurs. Ces nouvelles techniques ont la possibilité d’attaquer en diagonale dans le but d’intercepter les esquives et des combinaison de touches qui prolongent les combos lorsque votre adversaire sera en l’air.

Titres surprenants

Désormais, nous allons porter nos regards sur certains titres mentionnés ci-dessus qui, j’estime, valent le détours.

Fighter's Destiny

Fighter’s Destiny a un système des plus uniques. C’est un jeu de combat où il faut gagner des points en performant des actions. Les points à récupérer sont représentés par des étoiles. Il faut en acquérir 7 pour remporter la partie. Par exemple, faire une prise efficace sur l’adversaire rémunère 2 étoiles et faire un coup spécial qui met k.o. en donne 4 avec les règles de base. J’ai dit “règle de base” car on a la possibilité de changer la rémunération des points de chaque action. Il y a aussi une jauge de vigueur, similaire à une barre de vie classique qui se vide lorsque des coups sont réussis. Contrairement à elle, une fois vide, le personnage entre dans un état de confusion en devenant plus maladroit. Si, durant une courte période, il ne reçoit  aucune attaque, notre combattant ou votre rival redevient conscient.

Rakuga Kids

Rakuga Kids est un jeu de combat en 2,5D. Grâce à la N64, le titre a de très beaux décors accompagnés d’effet d’ombres des personnages. Mon terrain préféré est nommé “Mama’s Factory” car il y a un miroir en arrière plan qui reflète le combat qui se déroule. D’ailleurs, il ne faut pas oublier de mentionner les superbes animations des combattants. Elles sont très détaillées et uniques. Le mot japonais “rakugakiveut dire “gribouillage” en français. Dans ce jeu, on incarne les dessins d’enfants ce qui expliquent leur aspect cartoon. 

Les mécaniques de jeu sont assez classiques. Nous avons un double saut, une ruée, une garde, etc… . Cependant, il y a une barre à colorier en dessous des combattants. On s’attendrait que cette jauge agisse comme une manière de juste lancer une super attaque et vous n’auriez pas complétement tord. Une fois coloriée, à coté de la barre vous allez voir apparaître un crayon  (à noter que vous pouvez en avoir jusqu’à 3 maximum). Cela signifie que vous pouvez employer une technique magique en appliquant les termes du jeu. Cette magie peut être utilisée offensivement ou défensivement. En plus de l’attaque spéciale, nous avons une attaque à effet de recul causant peu de dégâts mais fait déguerpir votre adversaire et un super contre qui va intercepter l’attaque du rival.

Sur cette capture d’écran, est illustré le miroir du stage “Mama’s Factory”.

Mace : the Dark Age

Mace : the Dark Age est un jeu de combat en 3D. Il utilise un environnement tridimensionnel pour y créer de grandes arènes et même ajouter des obstacles, comme de la lave, de l’eau électrifiée et des lames qui se balancent. Le jeu était particulièrement beau à sa sortie et fait hommage à sa version arcade malgré que cette version ne soit pas Arcade perfect. Comme dans la série Mortal Kombat, il est possible d’exécuter son adversaire mais, selon moi, la majorité des exécutions me semble ridicules ce qui rend le soft divertissant. De plus, il propose beaucoup de commandes le rendant très intéressant manette en main.

Killer Instinct Gold

Killer Instinct Gold se devait être un jeu de lancement sur la Nintendo 64 mais le portage avait pris du retard. La différence des capacités de mémoire (données informatiques) entre l’arcade et la N64 avait créé des problèmes lors de sa conversion. Par exemple, certains éléments des stages étaient en FMV mais les cartouches N64 n’avaient pas assez d’espace pour les contenir. De ce fait, les développeurs avaient dû les recréer en 3D. Le jeu sortira fin 1996 en Amérique du nord puis 1997 en Europe et Hong Kong.

Le jeu comporte des arènes en 3D avec des combattants en 2D. Les sprites des personnages sont pré-rendus et compressés pour le jeu. Cette troisième dimension est utilisée pour créer des scènes plus détaillées. Il y a aussi certains coups qui permettent de jeter un ennemi dans une direction dans l’environnement tridimensionnel.

Mécanique de la serie KI :

KI (Killer Instinct en plus court) est connu pour son gameplay rapide et nerveux. Cette réputation vient de son système de combo. Contrairement à d’autres titre, dans KI, le joueur commence par un coup normal et il le lie à une série de coup spéciaux. Dans la plupart des jeux de baston, on finit un combo avec une seule attaque spéciale. Heureusement, ici les techniques sont assez variées et permettent d’inventer ses propres combos qui débouchent sur plusieurs attaques spéciales. 

Il faut également mentionner le système de briser les enchaînements de votre rival. Si vous êtes pris dans une rafale de coup, il est possible d’interrompre l’offensive adverse et répliquer. Il faut performer un coup spécial et connaître un timing précis. Pour les débutants, les concepteurs ont pensé à ajouter plusieurs modes “entrainement” pour apprendre les commandes et subtilités du soft.

Le début d'une série incontournable

Super Smash Bros.

Que serait une analyse des jeux de combat de la N64 sans mentionner le nom Super Smash Bros. ? Cela résultera surement en un article incomplet. Débutant en tant que projet développé en dehors des heures de travail, Dragon King: The Fighting Game deviendra Super Smash Bros., un jeu de combat qui avait pour but de changer la convention de ce type de jeu. Objectif qui a été atteint. Pour mettre k.o un adversaire, il faudra d’abord augmenter son pourcentage d’éjection en donnant des coups. Plus le pourcentage est élevé, plus le personnage sera envoyé en dehors de l’arène. De plus, les combinaisons de touches réalisant divers actions ont été simplifiées. Le bouton A est associé à des coups normaux alors que le bouton B est dédié aux techniques spéciales. Faire une direction (haut, neutre ou bas) puis une touche offensive réalise une technique différente. La manette de la N64 n’est pas vraiment pensée pour ce genre de jeux, pour le coup, chapeau bas à Masahiro Sakurai et Satoru Iwata pour avoir pris en compte les limitations de la manette et rendu les jeux de combat plus accessibles.

D’autres points intéressants :

  • Le jeu est un crossover Nintendo. De nombreuses licences vidéoludiques de différents mondes se rencontrent et s’affrontent.
  • Le soft est jouable jusqu’à quatre en temps réel. (comme Yu Yu Hakusho : Sunset Fighters / Yu Yu Hakusho Makyō Tōitsusen)
  • Les concepteurs ont mélangé le jeu de combat aux plateformers 2D.
  • Il incorpore des objets et des obstacles lors des combat.
  • Beaucoup de modes de jeu différents et originaux ainsi que des règles modifiables. (Exemple : “Smash dans le mille !!” où il faut pulvériser des cibles.

Pourquoi il n'y a pas beaucoup de jeux de combat ?

La N64 est une console pour ses nombreux titres mémorables figurant dans la catégorie “course” ainsi que “plate-forme” sans mentionner les titres Nintendo comme les deux Zelda en 3D (The Legend of Zelda : Ocarina of Time / Majora’s Mask ) et Paper Mario. Cependant, lorsqu’il s’agit de jeux de combat, on ne peut conseiller cette machine pour tous les fans de jeux de baston due à son nombre de softs disponibles sur celle-ci. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de titres intéressants.

Il y a plusieurs raisons possibles expliquant le manque de jeux de combat par rapport à sa concurrence (Sega Saturn & Sony Playstation).

Les causes :

Cause 1 : La N64 a été commercialisée 2 années plus tard que ses concurrentes.

Cause 2 : La forme de la manette de même que la disposition de ses boutons ne sont pas adaptées à ce type de jeux. (A l’origine, la manette a été pensée pour Super Mario 64, un platformer 3D.).

Cause 3 : Le format cartouche est plus difficile pour les programmeurs et elles ont moins de mémoire que les CDs.

Cause 4 : Les trois studios majeurs de jeux de combat ne développaient pas sur ce hardware. Ici, je parle de Capcom, AM2 et Namco qui ont chacun une raison différente. Concernant AM2, c’est simple, il s’agit d’une subsidiaire de Sega. Pour Namco, eux et Sony ont voulu faire de Tekken un jeu exclusif à la PS1 et la firme est souvent associée à cette console lors de cette génération. Pour finir, Capcom a préféré pousser la commercialisation d’autres séries comme Megaman Legends ou Resident Evil.

Voilà les raisons que je considère ayant principalement participées aux manques de jeux de baston sur la console 64-bit de Nintendo.

Sur cette photo, vous pouvez remarquer une manette alternative de la N64 ayant pour but d'améliorer le confort de jeu (ex : combat et shmup). Il s'agit d'un stick arcade se nommant "Arcade Shark" et il a été commercialisé par InterAct. La manette est accompagnée de cartouches de jeux de combat.

Petite comparaison : la PS1 a ~150 jeux de combat, la Saturn en offre ~60 alors que la N64 n’en propose que 17.